SENSANTE

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Le rôle de la FAO dans la santé animale

Rôle de la FAO dans le domaine de la santé animale

Le lien entre les populations humaines et animales et leur environnement est particulièrement étroit dans les régions en développement où les animaux sont utilisés comme moyens de transport, puissance de traction, source d’énergie et de protéines (viande, œufs et lait) ou fabrication de vêtements.

La FAO contribue à la santé animale, nécessaire pour garantir une production de l’élevage plus durable. Les produits d’origine animale représentent non seulement une source de nourriture de bonne qualité, mais aussi une source de revenus pour de nombreux petits agriculteurs-éleveurs des pays en développement. La croissance économique s’accompagne d’une augmentation de la consommation de produits d’origine animale. L’élevage représente une part importante du PIB agricole dans de nombreux pays en développement.

Les changements dans la production de l’élevage augmentent les risques que de nouveaux pathogènes apparaissent, se développent et se propagent de l’animal à l’homme à l’échelle mondiale. Il existe une corrélation étroite entre la santé animale, humaine et l’environnement.

Une approche holistique – Une seule santé – est nécessaire pour faire face à des maladies qui changent et deviennent de plus en plus complexes. Cette approche met au premier plan la résilience agro-écologique, la protection de la biodiversité, l’utilisation efficiente des ressources naturelles et la sécurité sanitaire des chaînes d’approvisionnement alimentaire, en particulier dans les régions les plus touchées par la pauvreté et les maladies animales. Il est essentiel d’accélérer les temps de réponse, grâce à une détection et à une réaction rapide.

Les questions de santé animale

La FAO centre son action sur plusieurs questions de santé animale interdépendantes:

  • les maladies zoonotiques
  • les maladies transfrontières
  • les maladies transmises par les insectes
  • les maladies liées à la production et à l’hygiène
  • la santé publique vétérinaire
  • Une seule santé
  • la sécurité sanitaire des aliments
  • le renforcement des systèmes vétérinaires
  • la résistance aux antimicrobiens

La FAO met en œuvre des programmes de santé animale visant entre autres à définir des pratiques optimales pour la prévention et la maîtrise de maladies prioritaires qui menacent la production animale, la santé publique et le commerce, à travers ses réseaux internationaux et régionaux, ses projets de santé animale et la diffusion d’informations pratiques.

Ces programmes sont les suivants:

L’éradication mondiale de la peste bovine en 2011 est un exemple récent d’intervention réussie.

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Le métier de sages femmes

10 faits sur la profession de sage-femme

 

OMS/Chris Black

Les services de sages-femmes sont essentiels pour la sécurité de la grossesse et de l’accouchement. Dans le monde, environ 287 000 femmes meurent chaque année de complications liées à la grossesse et à l’accouchement. La plupart de ces décès en grande partie évitables surviennent dans des pays à faible revenu et dans les zones rurales et pauvres.

L’OMS soutient les efforts des pays pour faire en sorte que chaque femme et chaque nouveau-né reçoivent les meilleurs soins possibles. De nombreux décès maternels et néonatals pourraient être évités si des sages-femmes compétentes assistaient les femmes avant, pendant et après l’accouchement et étaient en mesure de les adresser pour soins obstétricaux d’urgence en cas de complications graves.

Des sages-femmes compétentes diminuent le risque de décès pendant l’accouchement.

Près de 800 femmes et de 8000 nouveau-nés meurent chaque jour en raison de complications en grande partie évitables qui surviennent pendant la grossesse, l’accouchement ou la période post-natale immédiate. En outre, chaque année, on compte près de 3 millions d’enfants mort-nés. Un grand nombre de vies pourraient être sauvées si chaque accouchement avait lieu en présence d’une sage-femme.

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Plus d’un tiers des naissances ont lieu en l’absence d’une sage-femme ou autre personnel de santé qualifié.

L’objectif 5 du Millénaire pour le développement (OMD 5) vise à améliorer la santé maternelle. Il faut former davantage de sages-femmes si l’on veut réaliser la cible de l’objectif 5 consistant à faire passer le nombre d’accouchements en présence de personnel de santé qualifié à 95% d’ici 2015.

Les sages-femmes prodiguent également des soins essentiels après l’accouchement.

Après l’accouchement, les sages-femmes aident les mères à mettre l’enfant au sein et à prévenir la transmission mère-enfant du VIH. Elles vérifient l’état de santé du nouveau-né et conseillent la mère quant aux soins à apporter à l’enfant, à l’espacement des naissances et à la planification familiale.

Dans les régions en développement, une femme sur trois vivant en zone rurale reçoit les soins nécessaires.

Pendant la grossesse et l’accouchement, les femmes de milieu rural, de régions isolées ou dans les petits centres de santé en particulier souffrent de l’absence de sages-femmes et de personnels de santé dotés de compétences obstétricales. C’est pourquoi les pays doivent améliorer la répartition et la fidélisation des sages-femmes, surtout dans les régions pauvres et isolées.

Les sages-femmes doivent suivre régulièrement des formations de remise à niveau.

Elles ont besoin d’être formées afin d’acquérir et de conserver les compétences nécessaires pour prodiguer des soins de qualité aux femmes et aux nouveau-nés. Les gouvernements doivent permettre aux sages-femmes d’actualiser leurs compétences, ils doivent aussi adopter des politiques leur permettant d’utiliser pleinement leurs connaissances et leur expertise au sein des communautés, des centres de santé et des hôpitaux.

Le travail en équipe avec les fournitures nécessaires est essentiel pour les sages-femmes.

Les sages-femmes ont besoin de plus que d’une simple formation pour être efficaces. Pour pouvoir dispenser des soins de qualité, elles ont également besoin d’infrastructures adéquates, de médicaments et de fournitures disponibles, d’eau et de moyens d’assainissement, de moyens de communication et d’un système d’orientation-recours efficace si des complications se produisent pendant l’accouchement.

Les données fiables sur le nombre de sages-femmes en activité sont rares.

Nous ne savons pas quels sont les effectifs de personnel formé qui travaillent effectivement dans les salles d’accouchement et comment ces effectifs sont répartis dans les régions et les pays. Ces informations sont nécessaires si l’on veut élaborer des plans et programmes nationaux ciblés.

De nombreuses sages-femmes qualifiées quittent leur pays d’origine pour travailler à l’étranger.

Les pays ont souvent du mal à fidéliser le personnel formé en raison de la difficulté des conditions de travail, du faible niveau des rémunérations, du manque de soutien et d’encadrement et de l’absence de plans de carrière. De nombreuses sages-femmes qualifiées travaillent à l’étranger pour un meilleur salaire et des conditions de travail plus favorables. Cela crée une pénurie de personnel qualifié dans les pays qui en ont le plus besoin.

L’OMS conseille les pays sur la façon de soutenir les sages-femmes.

L’OMS travaille avec les pays pour que les questions relatives aux soins obstétricaux soient intégrées dans les stratégies et plans de santé nationaux. Elle encourage les pays à mieux reconnaître la profession de sage-femme et à soutenir les sages-femmes comme étant un pilier essentiel du personnel de santé maternelle et néonatale.

L’OMS travaille avec ses partenaires afin d’accroître le nombre de sages-femmes compétentes.

Selon des estimations récentes, les pays ont besoin au minimum de six agents de santé dotés de compétences obstétricales pour 1000 naissances pour faire en sorte que 95% des femmes accouchent en présence de personnel qualifié et accélérer la réduction de la mortalité maternelle et néonatale. L’OMS aide les pays à remédier à la pénurie de personnels de santé.

 

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grippes animales

Grippe aviaire et autres grippes zoonotiques

Aide-mémoire
Janvier 2018


Principaux faits

  • L’homme peut être infecté par des virus grippaux aviaires et d’autres virus grippaux zoonotiques, tels que les virus de la grippe aviaire des sous-types A(H5N1), A(H7N9) et A(H9N2) et les virus de la grippe porcine des sous-types A(H1N1) et (H3N2).
  • La majorité des cas humains d’infection sont associés à des contacts directs avec des animaux ou des environnements contaminés, mais ils n’entraînent pas de transmission interhumaine efficace de ces virus.
  • Les infections de grippe aviaire, porcine et d’autres virus grippaux zoonotiques chez l’homme peuvent causer des infections bénignes des voies respiratoires supérieures (fièvre et toux), une production précoce d’expectorations pouvant rapidement évoluer vers une pneumonie grave, une choc septique, un syndrome de détresse respiratoire et même la mort. La conjonctivite, les symptômes gastro-intestinaux, l’encéphalite et l’encéphalopathie ont également été signalés à des degrés divers selon le sous-type.
  • La majorité des cas humains d’infection à A(H5N1) et à A(H7N9) sont associés à des contacts directs ou indirects avec des volailles contaminées, vivantes ou mortes. La lutte contre la maladie chez l’animal est essentielle afin de réduire le risque pour l’homme.
  • En raison de l’énorme réservoir silencieux que représentent les oiseaux aquatiques, les virus grippaux sont impossibles à éradiquer. Des cas d’infection à virus grippaux zoonotiques peuvent continuer à survenir. Afin de réduire autant que possible le risque pour la santé publique, il est essentiel d’assurer une surveillance de qualité dans les populations humaines et dans les populations animales en étudiant chaque cas d’infection humaine et en établissant une planification fondée sur le risque de pandémie.

L’homme peut être infecté par des virus grippaux zoonotiques tels que les virus de la grippe aviaire ou porcine.

L’agent pathogène

Il existe 4 types de virus grippaux: A, B, C et D:

  • Les virus grippaux du type A infectent l’homme et de nombreux animaux. L’émergence d’un nouveau virus grippal A très différent, capable d’infecter les individus et d’induire une transmission interhumaine durable, peut provoquer une pandémie de grippe.
  • Les virus grippaux du type B ne circulent que dans les populations humaines et entraînent des épidémies saisonnières. Selon des données récentes, les phoques peuvent également être infectés.
  • Les virus grippaux du type C peuvent infecter l’homme et le porc mais ces infections sont généralement bénignes et sont rarement notifiées.
  • Les virus grippaux de type D touchent principalement les bovins et on sait qu’ils infectent les êtres humains et causent des maladies.

Les virus grippaux du type A sont les plus importants en terme de santé publique car ce sont eux qui présentent le plus gros risque d’être à l’origine d’une pandémie de grippe. Ils sont classés en sous-types selon la combinaison de 2 protéines de surface – l’hémagglutinine (H) et la neuraminidase (N). Il existe 18 sous-types d’hémagglutinine et 11 sous-types de neuraminidase. Selon l’hôte d’origine, les virus grippaux du type A sont classés comme virus aviaires, virus porcins ou autres virus animaux.

Par exemple, les virus des sous-types A(H5N1) et A(H9N2) sont des virus aviaires (de la «grippe du poulet») tandis que les virus des sous-types A(H1N1) et A(H3N2) sont des virus porcins (de la «grippe du porc»). Tous ces virus grippaux du type A qui infectent les animaux sont différents des virus grippaux humains et ils ne se transmettent pas facilement d’une personne à l’autre.

Les oiseaux aquatiques sont le principal réservoir naturel de la plupart des sous-types de virus grippaux du type A. Chez l’oiseau, la plupart de ces virus entraînent des infections asymptomatiques ou bénignes, l’éventail des symptômes dépendant des propriétés du virus. Les virus grippaux qui provoquent des maladies graves chez l’oiseau et qui sont responsables d’une forte mortalité sont dits «hautement pathogènes». Ceux qui entraînent des flambées chez les volailles sans provoquer de maladies graves sont dits «faiblement pathogènes».

Signes et symptômes chez l’homme

Chez l’homme, la grippe aviaire et des autres grippes zoonotiques peuvent causer des infections bénignes des voies respiratoires supérieures (fièvre et toux), une production précoce d’expectorations pouvant rapidement évoluer vers une pneumonie grave, un syndrome de détresse respiratoire, un choc septique et même la mort.

Des symptômes gastro-intestinaux tels que nausées, vomissements et diarrhée ont été signalés plus fréquemment dans l’infection A (H5N1). La conjonctivite a également été rapportée pour la grippe A (H7). Les caractéristiques de la maladie telles que la période d’incubation, la sévérité des symptômes et les résultats cliniques varient en fonction du virus provoquant l’infection mais se manifestent principalement par des symptômes respiratoires.

Chez de nombreux patients infectés par des virus grippaux aviaires A(H5) ou A(H7N9), la maladie présente une évolution clinique particulièrement brutale. Les premiers symptômes sont, en général, une forte fièvre (égale ou supérieure à 38°C) et une toux suivie d’atteinte des voies respiratoires inférieures, y compris une dyspnée ou une difficulté à respirer. Les symptômes liés à une atteinte des voies respiratoires supérieures (maux de gorge ou rhinite) sont moins courants.

D’autres symptômes, tels que diarrhée, vomissements, douleurs abdominales, saignements du nez ou des gencives, encéphalite et douleurs thoraciques, ont également été décrits chez certains patients. Les complications sont une pneumonie sévère, l’hypoxémie, le syndrome de défaillance multiviscérale, un choc septique et des surinfections bactériennes et fongiques. Le taux de létalité des infections dues aux virus des sous-types A(H5) et A(H7N9) est beaucoup plus élevé que celui de la grippe saisonnière.

Pour les infections à virus grippal aviaire A(H7N7) et A(H9N2), les manifestations chez l’homme sont généralement bénignes voire infracliniques. Seul un cas humain mortel de grippe A(H7N7) a été notifié aux Pays-Bas. La plupart des cas humains de grippe porcine ont été bénins, quelques personnes ont dû être hospitalisées et très peu de décès ont été signalés.

Épidémiologie des infections humaines

Des infections à virus grippaux aviaires et à autres virus grippaux zoonotiques chez l’homme, bien que rares, ont été signalées sporadiquement. La majorité des cas humains d’infection sont associés à des contacts directs avec des animaux ou des environnements contaminés, mais ils n’entraînent pas de transmissioninterhumaine efficace de ces virus.

En 1997, des cas d’infection humaine par le virus A(H5N1) hautement pathogène ont été notifiés lors d’une flambée touchant la volaille à Hong Kong (région administrative spéciale de Chine). Depuis 2003, ce virus aviaire s’est propagé de l’Asie à l’Europe et à l’Afrique et s’est durablement enraciné dans les populations de volailles de certains pays, provoquant des millions d’infections chez ces oiseaux, des centaines de cas humains et de nombreux décès.

Les flambées épidémiques affectant la volaille ont eu de graves répercussions sur les moyens de subsistance, l’économie et le commerce international dans les pays touchés. D’autres virus grippaux aviaires du sous-type A(H5) ont également entraîné des flambées touchant la volaille et des infections chez l’homme.

En 2013, des infections à virus A(H7N9), faiblement pathogène, ont été signalées chez l’homme en Chine. Depuis, ce virus s’est propagé dans les populations de volailles du pays et a entraîné plus de 1500 cas humains et de nombreux décès.

D’autres virus grippaux aviaires, dont les virus A(H7N7) et A(H9N2), ont provoqué des infections sporadiques chez l’homme. Certains pays ont également notifié des infections humaines sporadiques par des virus grippaux porcins, en particulier ceux des sous-types A(H1) et A(H3).

Facteurs de risque d’infection

Pour les virus grippaux aviaires, le principal facteur de risque d’infection humaine semble être l’exposition directe ou indirecte à des volailles infectées, vivantes ou mortes, ou à des environnements contaminés tels que les marchés d’oiseaux vivants. Les activités consistant à abattre, à plumer ou à manipuler des carcasses de volailles infectées ou à préparer ces volailles en vue de leur consommation, en particulier dans le cadre familial, sont probablement des facteurs de risque.

Il n’existe aucune donnée permettant de penser que les virus grippaux A(H5) et A(H7N9) ou d’autres virus grippaux aviaires peuvent être transmis aux êtres humains par des volailles ou des œufs, s’ils sont convenablement préparés. Quelques cas humains de grippe A(H5N1) ont été liés à la consommation de plats préparés avec du sang de volaille cru contaminé.

Pour réduire le risque d’infection chez l’homme, il est essentiel de lutter contre la circulation des virus de grippe aviaire dans la volaille. Compte tenu de la persistance des virus A(H5) et A(H7N9) dans certaines populations de volailles, la lutte requiert un engagement à long terme de la part des pays et une bonne coordination entre les autorités responsables de la santé animale et celles responsables de la santé publique.

En ce qui concerne les virus de la grippe porcine, la plupart des cas humains sont dus à la proximité de porcs infectés. Toutefois, la transmission interhumaine est rare.

Pour les infections à virus grippal aviaire A(H5N1) chez l’homme, les données actuelles indiquent que la période d’incubation est de 2 à 5 jours en moyenne et peut atteindre 17 jours. Pour les infections à virus grippal aviaire A(H7N9) chez l’homme, la période d’incubation est comprise entre 1 et 10 jours et est de 5 jours en moyenne. Pour ces 2 virus, la période d’incubation moyenne est plus longue que pour les virus de la grippe saisonnière (2 jours). Pour les infections à virus grippal porcin chez l’homme, on a signalé que la période d’incubation allait de 2 à 7 jours.

Diagnostic

Des tests en laboratoire sont nécessaires pour diagnostiquer l’infection humaine par la grippe zoonotique. L’OMS, par l’intermédiaire de son Système mondial de surveillance et d’intervention en cas de grippe (GISRS), met périodiquement à jour les protocoles d’orientation technique pour la détection de la grippe zoonotique chez l’homme en utilisant des molécules, par ex. RT-PCR et autres méthodes.

Les tests de diagnostic rapide de la grippe (RIDT) ont une sensibilité inférieure à celle de la PCR et leur fiabilité dépend largement des conditions dans lesquelles ils sont utilisés. Les tests de diagnistic rapides disponibles dans le commerce ne peuvent pas en général fournir d’informations sur le sous-type. Les RIDT sont parfois utilisés en milieu clinique, mais leur utilisation dans la détection des virus zoonotiques est limitée.

Des échantillons adéquats et appropriés pour le dépistage de la grippe doivent être prélevés sur les patients et testés selon les protocoles et les recommandations.

Traitement

Les données dont on dispose tendent à prouver que certains antiviraux, notamment les inhibiteurs de la neuraminidase (oseltamivir, zanamivir), peuvent réduire la durée de réplication du virus et améliorer les chances de survie. Toutefois, des études complémentaires sont nécessaires. Des cas de résistance à l’oseltamivir ont été rapportés.

  • Pour les cas présumés et confirmés, des inhibiteurs de la neuraminidase doivent être prescrits aussi vite que possible (idéalement dans les 48 heures suivant l’apparition des symptômes) pour maximiser les effets thérapeutiques. Toutefois, compte tenu de la forte mortalité actuellement associée à l’infection par les virus des sous-types A(H5) et A(H7N9) et des données indiquant une réplication prolongée du virus dans ces maladies, l’administration de ce médicament doit aussi être envisagée chez les patients qui consultent à un stade plus tardif de l’évolution de la maladie.
  • Le traitement est recommandé pour une durée de 5 jours au minimum, toutefois il peut être prolongé jusqu’à ce que l’on observe une amélioration clinique satisfaisante.
  • Les corticoïdes ne devraient pas être administrés systématiquement, à moins qu’ils ne soient indiqués pour d’autres raisons (par exemple pour le traitement de l’asthme et d’autres affections spécifiques) car leur utilisation a été associée à une élimination virale prolongée et à une immunosuppression entrainant une surinfection bactérienne ou fongique.
  • Les virus grippaux les plus récents de type A(H5) et A(H7N9) sont résistants aux antiviraux appartenant à la classe des adamantanes (par exemple l’amantadine et la rimantadine) dont l’administration par monothérapie n’est donc pas recommandée.
  • On peut constater chez les patients dans un état critique la présence d’une co-infection par des agents pathogènes bactériens.

Prévention

Hormis le traitement antiviral, la prise en charge en santé publique comporte l’application de mesures individuelles de protection telles que les suivantes:

  • Se laver systématiquement les mains et les sécher correctement.
  • Respecter une bonne hygiène respiratoire: se couvrir la bouche et le nez lorsque l’on tousse ou éternue, utiliser des mouchoirs en papier et les jeter avec soin.
  • Placer en auto isolement précoce les personnes qui ne se sentent pas bien, qui sont fiévreuses et qui présentent d’autres symptômes de la grippe.
  • Éviter les contacts proches avec des malades.
  • Éviter de se toucher les yeux, le nez ou la bouche.

Les agents de santé exécutant des actes générant des aérosols doivent appliquer les précautions aériennes. Durant les épidémies il faut appliquer les précautions standard contre les gouttelettes et pour éviter le contact, et mettre à disposition et utiliser les équipements de protection individuelle adaptés.

Les voyageurs qui se rendent dans des pays où sévissent des flambées de grippe aviaire et les habitants de ces pays doivent, dans la mesure du possible, éviter de visiter des marchés de volailles vivantes, de pénétrer dans des zones où peuvent s’effectuer des abattages de volailles ou de toucher des surfaces apparemment contaminées par des déjections de volailles ou d’autres animaux. Il faut respecter les bonnes pratiques de sécurité sanitaire des aliments et d’hygiène alimentaire, par exemple se laver les mains à l’eau et au savon. Les voyageurs de retour de régions affectées doivent prévenir les services de santé locaux en cas de symptômes faisant présumer une infection par un virus grippal zoonotique.

Un traitement prophylactique préexposition ou postexposition par des antiviraux est possible mais dépend de plusieurs facteurs, par ex. des facteurs individuels, le type d’exposition et le risque associé à l’exposition.

Potentiel pandémique

Les pandémies de grippe sont des épidémies qui affectent une grande partie du monde en raison de l’émergence d’un nouveau virus. Elles sont imprévisibles, mais des épisodes récurrents peuvent avoir des conséquences sanitaires, économiques et sociales dans le monde entier. Une pandémie de grippe se produit lorsqu’un nouveau virus grippal apparaît capable de provoquer une transmission interhumaine soutenue et que la population humaine est peu ou pas immunisée contre ce virus. Avec l’essor du commerce mondial et des voyages internationaux, une épidémie localisée peut se transformer rapidement en pandémie, laissant peu de temps pour préparer une riposte de santé publique.

La circulation de certains sous-types de virus aviaires, tels que le A(H5) et le A(H7N9) dans la volaille sont un problème de santé publique car ces virus entraînent en général des manifestations graves chez l’homme et ils ont la capacité de muter et ainsi de se transmettre plus facilement d’une personne à l’autre.

À ce jour, on estime que la transmission interhumaine de ces virus est rare et qu’elle survient en cas de contact très proche et prolongé entre un patient très malade et les personnes qui s’en occupent, par exemple les membres de sa famille, mais qu’il n’y a pas de transmission interhumaine durable.

On ignore si les virus grippaux aviaires et les autres virus grippaux zoonotiques qui circulent actuellement entraîneront une pandémie à l’avenir. Cependant, la diversité des virus grippaux aviaires et des autres virus grippaux zoonotiques qui ont provoqué des infections chez l’homme est inquiétante et il faut renforcer la surveiller des populations animales et humaines, étudier de près chaque cas d’infection chez l’homme et établir une planification sur la base du risque de pandémie.

Action de l’OMS

L’OMS, dans son rôle de chef de file sur les questions de santé publique internationale, surveille très étroitement la grippe aviaire et les autres grippes zoonotiques dans le cadre de son système mondial de surveillance de la grippe et de riposte (GISRS).

En collaboration avec l’Organisation mondiale de la santé animale (OIE) et l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), elle effectue la surveillance à l’interface homme-animal, évalue les risques associés et coordonne la réponse aux flambées de grippe zoonotique et aux autres menaces pour la santé publique.

Sur la base des résultats de l’évaluation des risques, l’OMS fournit des orientations, met au point et ajuste des stratégies de surveillance, de préparation et de riposte face à la grippe, saisonnière, zoonotique ou pandémique, et informe les États Membres en temps voulu des résultats des évaluations des risques et des recommandations en matière d’interventions afin de renforcer l’état de préparation et la riposte à l’échelle nationale et mondiale.


Références

Control of Communicable Diseases Manual 20th Edition.
American Public Health Association (2015). APHA Press, Washington DC. ISBN: 978-0-87553-018-5

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Pneumonie

Pneumonie

Aide-mémoire n°331


Principaux faits

  • On estime que la pneumonie cause 15% du nombre total de décès d’enfants de moins de 5 ans.
  • 922 136 enfants de moins de 5 ans sont morts de pneumonie en 2015.
  • Elle peut être provoquée par des virus, des bactéries ou des champignons.
  • La prévention est possible grâce à la vaccination, un état nutritionnel satisfaisant et une amélioration des facteurs environnementaux.
  • On peut traiter les pneumonies causées par les bactéries avec des antibiotiques, mais seulement un tiers des enfants reçoivent les antibiotiques dont ils ont besoin.

La pneumonie se définit comme une infection respiratoire aiguë affectant les poumons. Ceux-ci sont constitués d’alvéoles qui se remplissent d’air quand une personne en bonne santé respire. En cas de pneumonie, les alvéoles sont remplies de pus et de liquide, ce qui rend la respiration douloureuse et limite l’absorption d’oxygène.

La pneumonie est la première cause infectieuse de mortalité chez l’enfant. En 2015, 922  136 d’enfants de moins de 5 ans sont décédés des usites d’une pneumonie, soit 15% des décès dans ce groupe d’âge à l’échelle mondiale. Elle affecte les enfants et les familles partout dans le monde, mais sa prévalence est la plus forte en Asie du Sud et en Afrique subsaharienne. Ces enfants peuvent être protégés grâce à des interventions simples et soignés par des médicaments et des soins peu coûteux.

Causes

La pneumonie est causée par un certain nombre d’agents infectieux, bactéries, virus ou champignons. Les plus courants sont les suivants:

  • Streptococcus pneumoniae – l’agent pathogène le plus souvent à l’origine de la pneumonie bactérienne chez l’enfant;
  • Haemophilus influenzae type b (Hib) – la deuxième bactérie la plus courante à l’origine de pneumonies;
  • Le virus respiratoire syncytial est l’agent pathogène le plus fréquent en cas de pneumonie virale.
  • Pneumocystis jiroveci est une cause majeure de pneumonie chez l’enfant de moins de 6 mois infecté par le VIH/sida. Il est responsable d’au moins un quart des décès chez les nourrissons séropositifs.

Transmission

La pneumonie peut se transmettre de différentes manières. Les virus et les bactéries couramment présents dans les voies nasales ou le pharynx des enfants peuvent infecter les poumons en cas d’inhalation. Ils se transmettent également par voie aérienne, par le biais des gouttelettes émises lors de la toux ou des éternuements. De plus, la pneumonie est aussi transmissible par voie sanguine, pendant ou peu après la naissance. Il faudra faire davantage de travaux de recherche sur les différents agents pathogènes et leurs modes de transmission, car cela a une importance primordiale pour le traitement et la prévention.

Symptômes

Les symptômes sont identiques pour les pneumonies virales ou bactériennes. Dans le cas d’une pneumonie virale, ils peuvent néanmoins être plus nombreux que pour une pneumonie bactérienne.

Chez l’enfant de moins de 5 ans qui présente une toux et/ou une respiration difficile, avec ou sans fièvre, on peut faire un diagnostic de pneumonie en cas de polypnée ou d’une inspiration au niveau de la paroi thoracique inférieure s’accompagnant d’un repli ou d’une rétraction de la cage thoracique (chez un sujet sain, l’inhalation provoque l’expansion de celle-ci). Une respiration sibilante est plus typique d’une infection virale.

Les nourrissons très gravement malades peuvent être incapables de s’alimenter ou de boire, et peuvent également souffrir de pertes de conscience, d’hypothermie et de convulsions.

Facteurs de risques

Tandis que la plupart des enfants en bonne santé ont des défenses naturelles leur permettant de combattre l’infection, ceux qui ont un système immunitaire affaibli sont exposés à un risque plus élevé de contracter une pneumonie. Le système immunitaire d’un enfant peut être affaibli par la malnutrition ou la sous-alimentation, notamment pour les nourrissons qui ne sont pas allaités exclusivement au sein.

Des maladies préexistantes, comme une infection à VIH symptomatique ou la rougeole, augmentent également le risque.

Certains facteurs de risque exposent aussi davantage les enfants au risque de pneumonie:

  • la pollution de l’air ambiant due à l’utilisation de la biomasse pour les feux de cuisine ou le chauffage (bois ou bouses);
  • le fait d’habiter dans des logements surpeuplés;
  • le tabagisme des parents.

Traitement

On peut traiter la pneumonie causée par des bactéries avec des antibiotiques. L’antibiotique de choix est l’amoxicilline (comprimés dispersibles). La plupart des cas de pneumonie nécessite l’administration d’antibiotiques par voie orale généralement prescrits dans un centre de santé. Ces cas peuvent être également diagnostiqués et traités avec des antibiotiques oraux peu onéreux à domicile par des agents de santé formés. On recommande l’hospitalisation seulement pour les cas les plus graves.

Prévention de la pneumonie

C’est un élément essentiel de la stratégie pour réduire la mortalité de l’enfant. Les vaccins contre le Hib, le pneumocoque, la rougeole et la coqueluche sont le moyen le plus efficace de prévention de la pneumonie.

Une bonne alimentation est essentielle pour augmenter les défenses naturelles d’un enfant, à commencer par l’allaitement exclusif au sein pendant les 6 premiers mois de la vie. Cette mesure de prévention est également efficace pour réduire la durée de la maladie, si jamais elle survient.

La lutte contre les facteurs environnementaux, comme la pollution de l’air ambiant dans les maisons (en fournissant des fourneaux propres, par exemple) et le respect des règles d’hygiène dans les logements surpeuplés, permet aussi de réduire le nombre d’enfants atteints par cette maladie.

Chez l’enfant infecté par le VIH, on administre quotidiennement le cotrimoxazole pour réduire le risque de contracter une pneumonie.

Coûts économiques

On estime que traiter par antibiothérapie tous les enfants atteints de pneumonie dans 66 des pays du compte à rebours 2015 pour la survie de la mère, du nouveau-né et de l’enfant coûterait environ 109 millions de dollars (US $) par an, ce qui englobe les antibiotiques et le diagnostic en vue d’une prise en charge de la pneumonie.

Action de l’OMS

Le plan d’action mondial de lutte contre la pneumonie Global action plan for the prevention and control of pneumonia établi par l’OMS et l’UNICEF, vise à accélérer la lutte contre la pneumonie moyennant une combinaison d’interventions destinées à prévenir et à traiter la pneumonie de l’enfant et à protéger les enfants contre cette maladie. Les mesures préconisées ont pour but de :

  • protéger les enfants de la pneumonie par le biais de l’allaitement au sein exclusif, du lavage des mains et de la réduction de la pollution de l’air intérieur;
  • prévenir la pneumonie à l’aide de la vaccination, du lavage des mains au savon, de la réduction de la pollution de l’air dans les habitations, de la prévention du VIH et de la prophylaxie au cotrimoxazole pour les enfants infectés par le VIH et ceux qui sont exposés.
  • traiter la pneumonie en veillant à ce que chaque enfant malade ait accès à des soins adéquats — dispensés par un agent de santé communautaire ou, dans les cas graves, dans un établissement de santé — et qu’il prenne des antibiotiques et soit mis sous oxygène si son état l’exige.

Plusieurs pays dont le Bangladesh, l’Inde, le Kenya, l’Ouganda et la Zambie ont élaboré des plans aux niveaux national, des états et des districts pour intensifier les mesures de lutte contre la pneumonie et la diarrhée.

Bien d’autres ont intégré des mesures spécifiques contre la diarrhée et la pneumonie à leurs stratégies nationales de santé de l’enfant et de survie de l’enfant. Dans nombre de pays, l’une des priorités explicites du programme de l’après-objectifs du Millénaire pour le développement est de mettre un terme aux décès évitables imputables à la diarrhée et à la pneumonie.

Pour plus d’informations:

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Mutilations sexuelles féminines

Mutilations sexuelles féminines

Aide-mémoire N°241
Janvier 2018


Principaux points

  • Les mutilations sexuelles féminines sont des interventions qui altèrent ou lèsent intentionnellement les organes génitaux externes de la femme pour des raisons non médicales.
  • Ces pratiques ne présentent aucun avantage pour la santé des jeunes filles et des femmes.
  • Elles peuvent provoquer de graves hémorragies et des problèmes urinaires, et par la suite des kystes, des infections, la stérilité, des complications lors de l’accouchement, et accroître le risque de décès du nouveau-né.
  • On estime que plus de 200 millions de jeunes filles et de femmes, toujours en vie, ont été victimes de mutilations sexuelles pratiquées dans 30 pays africains, du Moyen Orient et de l’Asie où ces pratiques sont concentrées.(1)
  • Elles sont pratiquées le plus souvent sur des jeunes filles entre l’enfance et l’âge de 15 ans.
  • Les mutilations sexuelles féminines sont une violation des droits des jeunes filles et des femmes.

Les mutilations sexuelles féminines recouvrent toutes les interventions incluant l’ablation partielle ou totale des organes génitaux externes de la femme ou toute autre lésion des organes génitaux féminins qui sont pratiquées pour des raisons non médicales.

Cette intervention est le plus souvent pratiquée par des circonciseurs traditionnels, qui jouent souvent un rôle central dans les communautés, notamment en tant qu’accoucheurs. Dans de nombreux endroits, les mutilations sexuelles féminines sont pratiquées par le personnel médical du fait de la croyance erronée selon laquelle l’intervention est moins dangereuse lorsqu’elle est médicalisée (1).

L’OMS engage vivement les professionnels de santé à ne pas se livrer à de telles pratiques.

Les mutilations sexuelles féminines sont internationalement considérées comme une violation des droits des jeunes filles et des femmes. Elles sont le reflet d’une inégalité profondément enracinée entre les sexes et constituent une forme extrême de discrimination à l’égard des femmes. Elles sont presque toujours pratiquées sur des mineures et constituent une violation des droits de l’enfant. Ces pratiques violent également les droits à la santé, à la sécurité et à l’intégrité physique, le droit d’être à l’abri de la torture et de traitements cruels, inhumains ou dégradants, ainsi que le droit à la vie lorsqu’elles ont des conséquences mortelles.

Classification

Les mutilations sexuelles féminines se classent en 4 catégories:

  • Type 1- la clitoridectomie: ablation partielle ou totale du clitoris (petite partie sensible et érectile des organes génitaux féminins) et, plus rarement, seulement du prépuce (repli de peau qui entoure le clitoris).
  • Type 2 – l’excision: ablation partielle ou totale du clitoris et des petites lèvres (replis internes de la vulve), avec ou sans excision des grandes lèvres (replis cutanés externes de la vulve).
  • Type 3 – l’nfibulation: rétrécissement de l’orifice vaginal par recouvrement, réalisé en sectionnant et en repositionnant les petites lèvres, ou les grandes lèvres, parfois par suture, avec ou sans ablation du clitoris (clitoridectomie).
  • Type 4 – les autres interventions: toutes les autres interventions néfastes au niveau des organes génitaux féminins à des fins non médicales, par exemple, piquer, percer, inciser, racler et cautériser les organes génitaux.

La désinfibulation fait référence à la pratique consistant à sectionner la cicatrice vaginale chez une femme qui a subi une infibulation, ce qui est souvent nécessaire pour remédier aux complications sanitaires et à la souffrance ainsi que pour permettre les rapports sexuels ou faciliter l’accouchement.

Aucun bienfait pour la santé, seulement des dangers

Les mutilations sexuelles féminines ne présentent aucun avantage pour la santé et sont préjudiciables à bien des égards aux jeunes filles et aux femmes. Elles comportent l’ablation de tissus génitaux normaux et sains ou endommagent ces tissus et entravent le fonctionnement naturel de l’organisme féminin. D’une manière générale, plus l’intervention est importante, plus les risques augmentent.

Les complications immédiates peuvent être douleur violente, choc, hémorragie, tétanos ou septicémie (infection bactérienne), rétention d’urine, ulcération génitale et lésion des tissus génitaux adjacents.

Les conséquences immédiates sont notamment:

  • douleur violente;
  • saignements excessifs (hémorragie);
  • gonflement des tissus génitaux;
  • fièvre;
  • infections, telles que le tétanos;
  • problèmes urinaires;
  • problèmes de cicatrisation de la blessure;
  • lésions des tissus génitaux adjacents;
  • état de choc;
  • décès.

Les conséquences à long terme sont notamment:

  • des problèmes urinaires (miction douloureuse, infections des voies urinaires);
  • des problèmes vaginaux (pertes vaginales, ulcération, vaginose bactérienne et autres infections);
  • des problèmes menstruels (règles douloureuses, difficultés d’écoulement du sang menstruel, etc.);
  • des problèmes liés aux tissus cicatriciels et chéloïdes;
  • des problèmes sexuels (douleur pendant les rapports sexuels, diminution du plaisir sexuel, etc.);
  • un risque accru de complications lors de l’accouchement (accouchement difficile, hémorragie, césarienne, nécessité de réanimer le nourrisson, etc.) et de décès des nouveau-nés;
  • la nécessité de pratiquer ultérieurement de nouvelles opérations chirurgicales. Par exemple lorsque la mutilation aboutit à la fermeture ou au rétrécissement de l’orifice vaginal (type 3), il faudra procéder à une réouverture pour permettre à la femme d’avoir des rapports sexuels et d’accoucher (désinfibulation). Ainsi, l’orifice vaginal est parfois refermé à plusieurs reprises, y compris après un accouchement, ce qui accroît et multiplie les risques immédiats et à long terme;
  • des problèmes psychologiques (dépression, anxiété, stress post-traumatique, faible estime de soi, etc.).

Quelle population est exposée?

Les mutilations sexuelles sont pour la plupart pratiquées sur des jeunes filles entre l’enfance et l’adolescence et à l’occasion sur des femmes adultes. Plus de 3 millions de jeunes filles par an sont menacées par ces pratiques.

Plus de 200 millions de jeunes filles et de femmes sont victimes de mutilations sexuelles pratiquées dans 30 pays africains et du Moyen Orient où ces pratiques sont concentrées.(1)

Cette pratique est la plus commune dans l’ouest, l’est et le nord-est de l’Afrique, dans certains pays d’Asie et au Moyen-orient, ainsi que dans certaines communautés d’immigrants en Amérique du Nord et en Europe. C’est donc un problème mondial.

Facteurs culturels et sociaux

Les raisons pour lesquelles les mutilations sexuelles féminines sont pratiquées varient d’une région à l’autre et au fil du temps, et divers facteurs socioculturels au sein des familles et des communautés sont en cause. Les raisons les plus fréquemment citées sont les suivantes:

  • Là où les mutilations sexuelles féminines relèvent d’une convention (norme) sociale, la pression sociale qui incite à se conformer à ce que font ou ont toujours fait les autres, ainsi que le besoin de reconnaissance sociale et la crainte du rejet par la communauté, constituent une forte motivation pour perpétuer cette pratique. Dans certaines communautés, les mutilations sexuelles féminines représentent une pratique quasi universelle, qui est très rarement contestée.
  • Les mutilations sexuelles féminines sont souvent considérées comme faisant partie de la nécessaire éducation d’une jeune fille et de sa préparation à l’âge adulte et au mariage.
  • Les mutilations sexuelles féminines sont souvent motivées par des croyances relatives à ce qui est considéré comme un comportement sexuel approprié. Elles visent à assurer la virginité prénuptiale et la fidélité conjugale. Selon les croyances de nombreuses communautés, les mutilations sexuelles réduiraient la libido féminine, ce qui aiderait les femmes à résister aux actes sexuels extraconjugaux. Lorsqu’une ouverture vaginale est obstruée ou rétrécie (type 3), la crainte de douleurs en cas de réouverture, et la peur que cette réouverture soit découverte, sont aussi censées décourager les femmes d’avoir des relations sexuelles hors mariage.
  • On pratique ces mutilations dans les environnements où l’on croit que cela favorise le marriage de la jeune fille.
  • Les mutilations sexuelles féminines sont associées à des idéaux culturels de féminité et de modestie, selon lesquels les jeunes filles sont «propres» et «belles» après l’ablation de parties de leur anatomie considérées «malpropres», «non féminines ou masculines».
  • Bien qu’aucun texte religieux ne prescrive cette intervention, les praticiens pensent souvent qu’elle a un fondement religieux.
  • Les autorités religieuses adoptent des positions variables à l’égard des mutilations sexuelles féminines: certaines les préconisent, d’autres les considèrent comme étrangères à la religion et d’autres encore contribuent à leur élimination.
  • Les structures locales du pouvoir et de l’autorité, tels que les dirigeants communautaires, les chefs religieux, les circonciseurs et même certains agents de santé peuvent contribuer à conforter cette pratique.
  • Dans la plupart des sociétés, les mutilations sexuelles féminines sont considérées comme une tradition culturelle, argument souvent avancé pour les perpétuer.
  • Dans certaines sociétés l’adoption récente de cette pratique s’explique par la volonté de copier les traditions de groupes voisins. On trouve parfois à son origine un mouvement de recrudescence religieuse ou traditionnelle.

Action internationale

S’appuyant sur les travaux réalisés au cours des décennies précédentes, en 1997, l’OMS a publié, avec le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) et le Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP), une déclaration conjointe condamnant la pratique des mutilations sexuelles féminines.

Depuis 1997, de grands efforts ont été entrepris pour lutter contre les mutilations sexuelles féminines, grâce à la recherche, à la collaboration au sein des communautés et à l’introduction de changements dans les politiques publiques. Parmi les progrès réalisés au plan international et local, on relève:

  • un plus grand engagement international pour mettre un terme aux mutilations sexuelles féminines;
  • la mise en place d’organes de surveillance internationaux et l’adoption de résolutions condamnant cette pratique;
  • des cadres juridiques révisés et une volonté politique croissante de mettre fin aux mutilations sexuelles féminines (notamment l’adoption d’une loi contre les mutilations sexuelles féminines dans 26 pays d’Afrique et du Moyen-Orient, ainsi que dans 33 autres pays accueillant des populations migrantes originaires de pays où ces mutilations sont pratiquées); et
  • dans la plupart des pays, un recul des mutilations sexuelles féminines et une augmentation du nombre de femmes et d’hommes favorables à leur suppression dans les communautés où elles sont pratiquées.

Les recherches montrent que si ces communautés décident elles-mêmes d’abandonner les mutilations sexuelles féminines, cette pratique pourrait disparaître très rapidement. En 2007, le FNUAP et l’UNICEF ont lancé le programme conjoint sur les mutilations génitales féminines/l’excision pour accélérer l’abandon de cette pratique.

En 2008, l’OMS ainsi que 9 autres partenaires des Nations Unies ont publié une déclaration sur l’élimination des mutilations sexuelles féminines afin de contribuer à une plus grande mobilisation en faveur de l’abandon de la pratique, sous le titre: Éliminer les mutilations sexuelles féminines: déclaration interinstitutions. La déclaration présentait les données recueillies au cours de la décennie précédente sur la pratique des mutilations sexuelles féminines.

L’OMS a publié en 2010 une Stratégie mondiale visant à empêcher le personnel de santé de pratiquer des mutilations sexuelles féminines en collaboration avec d’autres grandes instances des Nations Unies et organisations internationales.

En décembre 2012, l’Assemblée générale des Nations Unies a adopté une résolution sur l’élimination des mutilations sexuelles féminines.

En 2013, l’UNICEF a publié un second rapport sur la prévalence des mutilations sexuelles féminines dans 30 pays, analysant les croyances, les attitudes, les évolutions, et les réponses programmatiques et politiques face à la pratique au niveau mondial.

En 2016, en collaboration avec le programme conjoint UNFPA UNICEF sur les mutilations génitales féminines/l’excision, l’OMS a publié les premières lignes directrices fondées sur des bases factuelles pour la prise en charge des complications dues à des mutilations sexuelles féminines. Ces lignes directrices ont été élaborées en se fondant sur un examen systématique des meilleures données factuelles concernant les interventions sanitaires pour les femmes ayant subi des mutilations sexuelles

Pour garantir une mise en œuvre efficace, l’OMS met au point des outils destinés aux agents de santé en première ligne afin d’améliorer les connaissances, les attitudes et les compétences des personnels soignants en matière de prévention et de prise en charge des complications dues aux mutilations sexuelles féminines.

L’action de l’OMS

L’Assemblée mondiale de la Santé a adopté en 2008 une résolution (WHA61.16) sur l’élimination des mutilations sexuelles féminines soulignant qu’une action concertée est nécessaire dans les secteurs tels que l’éducation, les finances, la justice et les affaires féminines.

Les efforts de l’OMS en vue d’éliminer les mutilations sexuelles féminines mettent l’accent sur:

  • renforcer les systèmes de santé: en élaborant des supports de formation, des outils et des lignes directrices à l’intention des professionnels de la santé pour les aider à prendre en charge et à conseiller les femmes qui ont subi ces pratiques.
  • établir des données factuelles: en obtenant des connaissances sur les causes et les conséquences, y compris les raisons pour lesquelles des professionnels de santé procèdent à ces pratiques, savoir comment les éliminer et comment soigner celles qui ont subi des mutilations sexuelles;
  • informer davantage: en élaborant des publications et des outils de sensibilisation pour permettre des actions au niveau international, régional et local afin d’ en finir avec les mutilations sexuelles féminines en moins d’une génération;

Référence bibliographique
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La crise ardiaque

Que faire pour éviter une crise cardiaque ou un accident vasculaire cérébral?

Questions-réponses

Q: Que faire pour éviter une crise cardiaque ou un accident vasculaire cérébral (AVC)?

R: L’OMS estime que plus de 17,3 millions de personnes sont décédées de maladies cardio-vasculaires telles qu’une crise cardiaque ou un AVC en 2008. Contrairement à ce que l’on croit généralement, 4 de ces décès sur 5 sont survenus dans des pays à revenu faible ou moyen, et les hommes et les femmes ont été touchés de la même façon.

La bonne nouvelle toutefois, c’est que 80% des crises cardiaques ou des AVC prématurés sont évitables. Une alimentation saine, une activité physique régulière et le renoncement aux produits du tabac sont les clés de la prévention.

Une alimentation saine: une alimentation équilibrée est essentielle pour la santé du cœur et de l’appareil circulatoire. Il convient de consommer beaucoup de fruits et de légumes, des céréales complètes, de la viande maigre, du poisson et des légumineuses, et de restreindre sa consommation de sel, de sucre et de graisses.

Exercice physique régulier: au moins 30 minutes d’exercice régulièrement chaque jour permet de maintenir une bonne santé cardio vasculaire; au moins 60 minutes le plus souvent aide à maintenir un poids de forme.

Éviter la consommation de tabac: le tabac sous toutes ses formes est très dangereux pour la santé – qu’il s’agisse des cigarettes, du cigare, de la pipe ou du tabac à mâcher. L’exposition à la fumée du tabac est également dangereuse. Le risque de crise cardiaque et d’AVC commence à chuter dès qu’une personne arrête de consommer des produits du tabac et peut diminuer de près de moitié après un an.

Pour maîtriser votre risque cardio-vasculaire:

  • Connaissez votre tension artérielle: une tension artérielle élevée ne présente généralement pas de symptômes mais peut entraîner un accident vasculaire cérébral ou une crise cardiaque. Faites contrôler votre tension artérielle.
  • Connaissez votre taux de sucre dans le sang: une glycémie élevée (diabète) accroît le risque de crise cardiaque et d’AVC. Si vous avez du diabète, il est très important de contrôler votre tension artérielle et votre taux de sucre afin de réduire le risque.
  • Connaissez votre taux de lipides dans le sang: une hypercholestérolémie et un taux anormal de lipides dans le sang augmentent le risque de crise cardiaque et d’AVC. Le taux de cholestérol sanguin doit être maîtrisé grâce à une alimentation saine et, si nécessaire, des médicaments adaptés.

 

 

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